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10/08/2012

"Une des réflexions chrétiennes les plus fraîches des dernières années"

LOGO_v02_reasonably_small.jpgPhilippe Vaillancourt, journaliste et doctorant canadien, a écrit une recension substantielle de Prendre soin de l'autre - Une vision chrétienne de la communication sur son blog Crayon et goupillon - L'actualité religieuse, vue du Québec. Voici quelques extraits:

" Parmi les nombreux essais écrits au sujet des défis de la communication pour le christianisme au cours des dernières années, celui de Christophe Levalois se démarque nettement du lot, tant par l’originalité de son apport à la réflexion que par son style simple qui offre une synthèse de qualité de la question.

Intitulé Prendre soin de l’autre : une vision chrétienne de la communication, cet ouvrage de 160 pages paru au printemps aux Éditions du Cerf nous vient de la plume de Christophe Levalois, un prêtre orthodoxe de Paris. Celui-ci est rédacteur en chef du site d’information orthodoxie.com, un incontournable pour les francophones qui cherchent à suivre l’actualité parfois complexe des Églises orthodoxes. Il est également membre de la commission « Médias et information » de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.

L’ouvrage a d’abord le mérite de proposer un point de vue orthodoxe de la question des communications pour les Églises chrétiennes. Un point de vue, il est vrai, moins courant en langue française.

L’essai se divise en quatre parties. La première pose des questions et situe les enjeux. La seconde, la plus longue du livre, dresse un bilan des réflexions magistérielles au sein du catholicisme, du protestantisme et de l’orthodoxie. La troisième partie se demande s’il existe une théologie de la communication, alors que la dernière partie pose quelques jalons d’une telle théologie.


Les notes de bas de page, nombreuses, appuient avec pertinence le propos de l’auteur et enrichissent le texte. L’auteur cite des auteurs incontournables, tant dans le domaine des communications que dans la tradition des Églises chrétiennes. Dommage qu’une bibliographie ne vienne pas les présenter également en un seul et même endroit.

Le lecteur québécois appréciera la qualité du français de l’auteur, qui s’en tient à un français international. Un clin d’œil au Québec, où il est précisé que le terme « clavardage » est préféré à « chat », témoigne d’une compréhension élargie du père Christophe.

(...)

À l’issue de cette lecture, il me vient deux observations. Premièrement, l’essai met clairement l’accent sur l’importance de la relation et des personnes dans une approche chrétienne de la communication. Mais le propre des communications de masse est justement de s’adresser très souvent à des masses anonymes. Un passage précis sur cette réalité aurait pu être éclairant.

Deuxièmement, l’aspect « kénose » de l’effacement de soi-même au profit d’une grande sobriété relationnelle, afin de faire le plus de place possible à autrui, pourrait être difficilement recevable par les gens aujourd’hui tellement ils sont rompus à une communication spectaculaire. Là encore, ce n’est pas tant un désaccord (car l’auteur explicite bien la nécessité d’une telle sobriété) qu’un désir de voir une réflexion sur une manière de contourner cette éventuelle difficulté.

Les passages sur l’Unité proposés par Christophe Levalois rencontrent à plusieurs égards des réflexions actuelles au sein de mouvements ecclésiaux, dont Taizé et les Focolari. Ils laissent place à la découverte de l’autre, où le relationnel prend le pas sur la rectification et la justification dogmatiques qui ont le chic de retenir l’attention médiatique.

Cet essai est véritablement l’une des réflexions chrétiennes les plus fraîches des dernières années. Sa plus grande qualité consiste probablement à recentrer la question de la communication sur des enjeux proprement théologiques, en évitant tout dogmatisme et tout égarement technophile. Ce faisant, il permet aux débats intra-ecclésiaux de faire un pas dans la bonne direction, en s’éloignant de l’obsession apologétique qui prend trop souvent des allures de crispation identitaire, et en se recentrant sur l’essentiel, c’est-à-dire sur l’apport de la foi la manière de concevoir le monde et les autres. "

Source et intégralité de la recension: Crayon et goupillon

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