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29/06/2012

L’Eglise et les moyens modernes de communication

ekklisia kai MME.bmp.jpgCe n'est plus une actualité récente, mais pas si lointaine, cependant le compte rendu d'une rencontre, en Grèce, fin 2010, sur l'Eglise et les moyens modernes de communication, publié sur Orthodoxie.com, montre bien l'intérêt croissant des Eglises orthodoxes pour les questions relatives à la communication. C'est pourquoi, à titre d'information, nous reproduisons cette note, in extenso, ci-dessous:

Dans le cadre des manifestations qui ont lieu chaque année à Patras à l’occasion de la fête de saint André, la métropole de Patras a organisé, en novembre dernier, une rencontre sur le discours religieux moderne et les mass media. Alexandre Katsiaras, directeur de la station de radio de l’Eglise de Grèce était l’un des participants à cette rencontre et, dans sa communication, il a traité notamment de la retransmission télévisée des offices liturgiques en général et de la divine liturgie en particulier. Il a notamment insisté sur le fait que dans l’orthodoxie le salut, comme événement personnel, et le Royaume des cieux ne pouvaient en aucun cas faire l’objet d’une « représentation », les moyens de communication se mouvant à l’intérieur de l’histoire et, inévitablement, dans le partiel et le fragmentaire. Voici les points forts de son intervention : la divine liturgie, les sacrements et les offices religieux ne peuvent être retransmis parce qu’ils exigent la présence physique du croyant dans l’église et qu’il s’agit d’événements  transcendant l’histoire.


La retransmission de la vie liturgique et intérieure de la communauté ecclésiale a de graves conséquences qui constituent le phénomène appelé « laïcisation » : si la vie ecclésiale peut être « représentée », reproduite, elle en serait exclusivement réduite à un événement lié à la nature et point à la personne, comme disent les Pères cappadociens. La retransmission de cérémonies cultuelles par les mass media abolit le concept d’Eglise en tant que relation et rencontre personnelle de l’homme tout entier ; elle introduit en effet dans la vie de l’Eglise le concept d’assistance (par des spectateurs) et, dès lors, un élément impersonnel et fragmentaire qui relève de la mondialisation, de l’individualisme et, finalement, du démon. Outre le culte proprement dit, les homélies prononcées durant les célébrations, et d’autres activités comme la catéchèse, la pastorale, la mission, ne peuvent être retransmis par la radio, la télévision ou l’internet. L’apôtre Paul ne dit-il pas « Votre vie est cachée » (Cor. 3,3) ? Pour qu’elles donnent des fruits, ces activités présupposent une relation personnelle, l’intégration dans une communauté ecclésiale, un lien personnel avec l’évêque. Les moyens de communication ne peuvent se substituer à cette participation. Un « produit mort » ne peut se substituer à une rencontre personnelle. Les productions des moyens de communication sont de nature fragmentaire, de masse, contrairement à ce qui est ecclésial. Le site d’information Amen.gr a ensuite proposé le commentaire suivant de la part d’un théologien de Patras, Panagiotis Andriopoulos : « Les affirmations de l’orateur ont été caractérisées dans l’auditoire comme « conservatrices », ce qui montre que l’utilisation des mass media dans la vie de l’Eglise est désormais complètement légitime et que tout discours théologique mettant en question le fait que l’on se livre sans limite aucune à la boulimie des mass media et, à travers eux, au bon plaisir des autorités ecclésiastiques, résonne comme un anachronisme, alors que ce discours est fondamentalement et résolument moderne, en tant que parole qui nous introduit dans la perspective du Royaume. D’ailleurs, ce qu’a dit Alexandre Katsiaras ne diffère pas des positions défendues par d’autres théologiens de notre époque, comme celles du métropolite Jean (Zizioulas) de Pergame et l’archimandrite et professeur Grégoire (Papathomas) (Université d’Athènes) qui ne cessent de les affirmer dans leurs écrits ou leurs  interventions lors de colloques et de conférences ». 

Source et photographie : Amen.fr

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